
Participation à la maison : à chaque âge sa mission.
Dans l’article « Une maison nickel : un jeu d’enfant », nous partagions des idées pour rendre les tâches domestiques amusantes et donner l’envie à nos enfants de participer à la maison. Encore faut-il qu’ils soient armés pour nous aider. Gardons en tête les stades de développement de nos enfants et veillons à ne pas les braquer ou les décourager en leur confiant des « missions impossibles » pour eux !
Chaque chose en son temps
Voici une précieuse infographie inspirée de la méthode Montessori qui nous éclaire sur les aptitudes de nos enfants à chaque étape de leur vie.
Motivé, motivé !
Savoir de quoi sont capables nos enfants est une chose, trouver la bonne façon de les motiver en est une autre. Les enfants vivent souvent comme une punition le fait de se voir imposer une tâche. Pour obtenir leur coopération, il semble important de leur faire comprendre l’intérêt pour eux de participer :
- une chambre rangée leur permettra de ne plus perdre leurs jouets préférés et de mieux dormir.
- aider à débarrasser la table libérera les parents plus tôt et nous pourrons alors leur consacrer davantage de temps.
- Signaler les produits à racheter, voire les écrire sur un tableau, leur évitera par exemple les petits-dej biscotte et les coquillettes sans fromage.
- Plus généralement, chaque pas vers l’autonomie leur ouvrira les portes d’une plus grande liberté et fera grandir la confiance que nous leur accordons.
Plutôt qu’une consigne lancée à la volée, une petite discussion aura souvent un caractère plus motivant.
Tout en discutant, joignons le geste à la parole et amorçons le travail avec eux.
L’idée de faire équipe avec nous est flatteuse : « Je suis assez grand pour faire comme papa/maman ».
Il est évident que si nous sommes assis à les regarder faire, la pilule aura du mal à passer. Montrons l’exemple.
Aussi, évitons de « monnayer » le coup de main. Participer à la maison est un indispensable de la vie en collectivité et non un exploit qui mérite récompense. Notre reconnaissance, nos encouragements et l’autosatisfaction seront bien assez gratifiants pour eux.
Petit à petit…
Attention à ne pas imposer un changement brutal des règles de vie à nos enfants. Essayons de les instaurer petit à petit. Souvent, le plus contraignant pour eux quand nous les sollicitons est d’avoir à abandonner une séance de jeu. On comprend qu’un soir de semaine, devoir consacrer les 30 minutes (par exemple) de « quartier libre » à une tâche domestique puisse être mal vécu. Réservons le rangement des chambres et autres activités chronophages pour les vacances, week-ends et jours sans école et contentons-nous d’obtenir d’eux (selon leur âge) qu’ils préparent leur sac d’école, rangent leurs chaussures et débarrassent la table. Ce serait déjà un sacré pas de franchi !
Et quand un petit miracle arrive et que nos enfants prennent de initiatives, n’oublions pas de les féliciter et de leur dire notre fierté ; même si l’exécution de la tâche laisse à désirer ou si elle nous donne du travail par la suite !
Le fruit de leur « travail »
Un vaste projet qui nous demandera de l’énergie mais qui à la longue portera ses fruits et nous délestera d’une partie du travail.
Les bénéfices seront également au rendez-vous pour nos enfants. Comprendre l’importance des règles de vie en collectivité et apprendre à se débrouiller comme des grands sera pour eux un bagage inestimable dans leur vie future.
Ce nouveau rôle « actif » à la maison renforcera leur sentiment d’appartenance à la famille et leur estime de soi ; une stabilité affective et émotionnelle qui aura des effets positifs à l’école, dans les clubs sportifs et partout où ils seront confrontés à de nouvelles personnes et de nouvelles expériences.
Toujours une occasion d’apprendre
En travaillant en équipe avec notre enfant, nous partageons un moment privilégié et sommes dans les dispositions idéales pour transmettre un savoir. En initiant un atelier cuisine par exemple, ce que nos enfants font souvent de bon cœur, nous pouvons leur proposer d’être les chefs de la recette. À eux alors de déchiffrer le texte et de mesurer les quantités ; de la lecture, un peu de mathématiques et un gâteau plus ou moins réussi au final, mais qu’importe, fait avec amour et enthousiasme, le plaisir est toujours au rendez-vous !
Ranger la chambre en triant les jouets par couleur, en les ordonnant du plus petit au plus grand, en les comptant.
Leur confier une liste de course au supermarché quand ils apprennent à lire pour retrouver les mots inscrits sur les emballages.
À la boulangerie, jouer à la marchande et donner le bon nombre de pièces…
Cette nouvelle coopération nous permettra de « mesurer » l’évolution de nos enfants jour après jour et de leur confier progressivement des tâches un peu plus importantes !
Inviter notre enfant à participer et non l’y contraindre ; ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre quant à ses aptitudes ; travailler en équipe et montrer l’exemple. Un bon début pour un nouvel équilibre à la maison en ce début d’année scolaire !