Les Grands Sujets expliqués aux petits

Les Grands Sujets expliqués aux petits

07/11/2018
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« Et moi j’étais où quand papa et toi étiez enfants ? »
« Où on va quand on est mort ? »
« Pourquoi les gens se battent ? »
« Pourquoi vous n’êtes plus amoureux ? »

Il y a les petites questions, les questions à répétition, les questions rigolotes, les questions qui donnent du fil à retordre… et il y a les grandes questions ; celles pour lesquelles on n’a pas toujours de réponse et qui méritent pourtant que nous trouvions les mots justes et les bonnes « images » pour satisfaire la curiosité de nos enfants et les aider à grandir en confiance.

Le grand sujet de la mort

Si vous avez récemment fêté Halloween en famille ou si vous êtes allés fleurir la tombe d’un proche à l’occasion de la Toussaint, il se peut que certaines interrogations aient germé dans la tête de vos enfants…
« Les squelettes, les sorcières, les momies, les morts-vivants, alors tout ça, ça existe ? »
« Quelqu’un qui est mort, ça peut revivre après ? »
« Est-ce que si on se coupe un bras on est mort ? »
« C’est long la mort ? »
C’est là qu’il nous faut du tact et du sang-froid pour ne pas laisser leurs questions sans réponse, même si nous pensons parfois qu’il est mieux d’éviter d’aborder avec eux des sujets lourds et tristes.
Ce qui peut être vrai pour les sujets qui ne les concernent pas, comme les relations de couples et les disputes, mais pas pour la mort, question existentielle ; ils ont besoin de réponses, d’en parler.

Tenez-vous prêts

Ne cultivez pas le tabou, même s’il est pénible pour vous d’évoquer le sujet. Si vous arrivez à en parler ouvertement, en assumant les émotions que ça engendre, votre enfant aura un rapport plus léger et sain avec l’idée de mort. Et surtout, pas de mensonge ! Ce qui ne veut pas dire que vous devez entrer dans les détails pour autant.

Plutôt que de vous lancer dans un grand exposé sur la vie et la mort, au risque d’en dire trop et même de les perdre, partez de leurs questions. Répondez-y simplement sans détour et sans outrepasser leurs « attentes ». Vous serez peut-être surpris de les voir satisfaits d’une réponse qui à vos yeux semblerait floue et incomplète. Vous êtes également en droit de dire que vous ne possédez pas toutes les réponses et d’évoquer le « mystère » qui entoure la mort et ce que disent les différentes croyances.

Toutefois, il est important de leur faire comprendre que la mort est irréversible, qu’il s’agit de la fin de la vie et que c’est naturel. Des explications trop imagées qui pourraient laisser espérer un retour possible seraient contre-productives, comme l’idée d’un voyage : « Papi est parti au ciel », par exemple. Mieux vaut alors dire : « Papi a eu une longue vie, il a vécu plein de belles choses et maintenant, il a fini sa vie ».

Il est également important d’aborder le sujet dès qu’ils commencent à s’interroger, sans attendre d’y être confrontés par la force des choses. Restons à leur écoute, et dès que nous sentons naître leurs premières interrogations, éclairons-les en douceur.

Pour vous aider

- Le film Coco des studios Disney et Pixar aborde la mort de façon magique, sans drame, avec un peu de tristesse bien entendu mais surtout beaucoup d’amour. Il raconte comment les mexicains célèbrent la mémoire de leurs défunts, qui selon la croyance, viennent rendre visite à leurs familles lors de la fête des morts (notre Toussaint). Pour l’occasion, les familles dressent des autels hauts en couleur, pleins d’offrandes et de mets chers aux membres disparus. Au Mexique, la mort fait partie du cycle de la vie et est célébrée depuis toujours dans la joie. Nous vous conseillons vivement de le regarder en famille et d’inviter ensuite vos enfants à en parler et à vous poser les questions auxquelles ils n’auraient pas encore trouvé de réponses.

 

- La littérature jeunesse a maintes fois abordé le sujet de la mort, pour n’en citer que quelques uns, vous pouvez parcourir en famille les ouvrages suivants :


C’est quoi la mort - Bergamote est la petite chatte de Piccolo. Il se fait une grosse frayeur le jour où il essaye de la réveiller et n'y parvient pas. Est-elle morte ? Mais non ! Elle dormait simplement. L'occasion pour sa maman de rappeler à Piccolo que rien n'y personne n'est immortel ni invincible. Une histoire légère pour aborder la mort avec les plus jeunes enfants. Dès 4 ans.
Michel Piquemal / Thomas Baas - Albin Michel Jeunesse, 2010

 


J’attends Mamie - L'histoire d'une toute petite fille qui découvre que, quand les gens meurent, cela signifie qu'on ne les reverra plus jamais. Et qu'il faut apprendre à vivre sans eux. Des mots simples, un trait de crayon doux. Un livre idéal pour amener un sujet grave avec délicatesse auprès des plus jeunes. Dès 3 ans.
Séverine Vidal / Cécile Vaugout - Alice Eds, 2011

 


La rose a disparu - Dans le merveilleux jardin de son grand-père, ce que Lisa aime par-dessus tout, ce sont les rosiers qui ont été plantés pour elle à l'annonce de sa naissance. Et tout particulièrement une rose, "sa préférée", "sa rose". Mais un jour, la fleur vient à faner. Et même si son papi l'avait prévenue, "aucun être vivant n'appartient à un autre", Lisa est submergée de tristesse. Alors, son grand-père va lui apprendre comment se souvenir des choses lorsqu'elles ne sont plus. En se servant de son cœur, et de sa mémoire. Dès 6 ans.
Sylvie Sarzaud / Grégoire Mabire - Eyrolles Jeunesse, 2013

- Les animaux de compagnie, outre le rôle évident d’apporter joie, amour et divertissement à nos enfants, ont également un rôle essentiel qui est de les préparer à l’expérience du deuil. Les petits rongeurs, poissons, oiseaux ont une espérance de vie assez courte et les enfants sont confrontés à leur disparition assez rapidement. Ils se familiarisent alors doucement avec plusieurs idées et concepts : l’absence qui succède la mort, le manque, la vie qui continue comme avant, le souvenir, la nostalgie… Repensons-y à deux fois avant de leur refuser un poisson rouge.

- Enfin, si vous êtes amenés à assister à un enterrement, vous pouvez y aller accompagnés de vos enfants. Se rendre au cimetière les familiarise avec l’idée de la mort. En évitant de les y emmener, nous cultivons un mystère qui pourrait entretenir inutilement leurs angoisses.

Quand le moment sera venu, abordez donc le sujet avec simplicité et naturel. N’ayez pas peur d’y mettre de l’émotion : la mort, c’est triste. Dans la vie, parfois on est heureux, parfois on est triste, c’est normal. Vous pouvez d’ailleurs « jouer » à lister ensemble tout ce qui vous rend triste, et tout ce qui vous rend heureux. Dans cet ordre, de préférence, pour terminer sur une touche d’optimisme cette discussion que vous redoutiez peut-être.

Racontez-nous : avez-vous déjà eu cette discussion avec vos enfants ? Quelles questions vous ont-ils posées ? Quels mots avez-vous choisi ? Comment ont-ils réagi ? 

23 commentaires

Sofia V - 10/12/2018 - Répondre
Bonsoir mes garçons m ont déjà poser cette questions .avec le papa ses mis avec eux à table pour discuter de ce sujet que nous tous on se le pose encore plus les enfants on est musulmans on est ouvert au dialogue on leurs bien expliquer sur ce sujet ...ses le permet de savoir québécois la vie n est pas éternel mais qui a ses valeurs avec des hauts et d bas
Cecilia G - 17/11/2018 - Répondre
Mon papa est décédé quand j étais enceinte de ma deuxième filles et elle me demandé souvent pourquoi elle n'avait pas de papy . Je l' ai emmené avec moi au cimetière et je lui ai expliqué avec des mots tout simple et depuis on va dire bonjour à papy avec de jolie fleurs et même un sapin de noël
fifi k - 14/11/2018 - Répondre
JE VOUS CONSEILLE FORTEMENT LE FILM COCO IL EST TRÈS TRÈS SENTIMENTALE
Christiane L - 13/11/2018 - Répondre
Le film COCO est vraiment bien , il nous à permis de parler de la mort avec notre fils , et du coup il a même demandé à venir porter des fleurs sur la tombe de son arrière grand mère qu'il a connu, il n'avait que 5 ans quand elle est décédée , aussi on lui montre souvent des photos de tout les deux et on lui en parle , par moments c'est lui qui en parle.
habiba B - 10/11/2018 - Répondre
j'ai vu le dessin animée de Disney coco qui parle très bien sur la mort de plus ça nous a beaucoup touché
Xavier R - 08/11/2018 - Répondre
Bonjour Dominique P, la réponse liée à la croyance n'est à mon sens pas si simple. En effet je suis croyant également et j'ai voulu m'appuyer sur le fait que papi était parti au paradis et qu'un jour nous aussi nous le rejoindrons. Mais en grandissant une autre question est venue : "mais si je meurs en sautant par la fenêtre, je vais le rejoindre", alors sans rentrer dans les détails de notre croyance et l'enfer qui s'ouvre aux suicider, il a fallu trouver d'autres mots pour lui faire comprendre que nous et d'autres personnes serions très triste et qu'il avait une longue vie devant lui, tout comme papi avait vécu la sienne.
Xavier R - 08/11/2018 - Répondre
Bonjour claude f, le fait de ne pas dire les choses ou de ne pas respecter leur demande sur ce sujet qu'est la mort revient un peu à leur refuser le deuil. En tout cas c'est ce que j'ai compris avec mon fils après le décès de son papi.
Xavier R - 08/11/2018 - Répondre
Bonjour à toutes et tous,
Nous avons été confrontés à ce sujet, avec notre fils âgé de 6 ans et demi (les demis comptent à cet âge), lors du décès de mon Beau-père il y a 2 ans maintenant.
Ce fût honnêtement très difficile pour nous à cette période d'aborder le sujet, mais comme il nous questionnait sans relâche, nous avons dû trouver les mots. Et comme vous le disiez dans votre article et avec le conseil de professionnel de la petite enfance, nous avons pu trouver les mots pour lui faire comprendre que papi ne reviendrait plus, mais que quoi qu'il arrive il resterait dans son cœur. Par contre une erreur que j'ai faite, c'est lorsqu'il nous a demandé d’assister aux obsèques et que j'ai refusé, croyant protéger un bout de choux de 4 ans qui selon moi n'avait pas vraiment sa place dans ce genre de lieu. Avec le recul et surtout du fait de son trait de caractère, j'aurai dû dire oui, après discussion toujours avec des professionnels de la petite d'enfance, cela dépend vraiment de l'enfant, mais il faut vraiment écouter leurs demandes et interrogations.
Marie G - 08/11/2018 - Répondre
Bonjour, merci pour cette proposition de livres très intéressante. Belle journée
Mélanie N - 08/11/2018 - Répondre
Merci pour votre article, Très intéressant.
Michael B - 08/11/2018 - Répondre
Effectivement c'est un sujet sensible, mais il faut en parler à nos enfants et surtout les rassurer sur ce sujet.
catherine p - 08/11/2018 - Répondre
Très bel article et de beaux livres à lire
CELINE S - 08/11/2018 - Répondre
Pas évident mais chez moi ma fille de 5 ans à déposée un fleur sur la tombe de son papy décédé l'an dernier. Et le mot mort existe déjà dans sa bouche.... Et sait que les gents mort nous ne pouvons plus les cours mais seulement en parler. Et de qu'elle fait
Cindy R - 08/11/2018 - Répondre
Merci pour ce bel article
célia r - 07/11/2018 - Répondre
Bonjour,
merci pour ce sujet. les enfants se posent des questions et ils ont raison, c'est très important. Chez nous nous avons cet espoir certain d'aller au ciel ,un endroit merveilleux, où il n'y aura plus ni larmes, ni souffrance comme la Bible le dit. c'est ce que j'enseigne à mes 5 enfants, que Jésus leur prépare une place près de lui, comme à tous ceux qui croient simplement en lui. J'ai personnellement assisté à des enterrements de croyants qui sont partis en paix, et leurs proches, malgré la tristesse de la séparation , sont en paix aussi. merci et soyez encouragés
Céline M - 07/11/2018 - Répondre
De là à acheter un poisson rouge en pensant familiariser l enfant avec la mort, faut être tordu quand même...
Céline M - 07/11/2018 - Répondre
De là à acheter un poisson rouge en pensant familiariser l enfant avec la mort, faut être tordu quand même...
Laurent F - 07/11/2018 - Répondre
Chez nous, quand un être cher disparaît c est une petite étoile qui brille dans le ciel et qui veille sur nous
Sandra B - 07/11/2018 - Répondre
Article bien fait , j'y ai trouvé des pistes pour pouvoir parler à mes filles de la mort de mon père survenue pendant les vacances de la Toussaint. Ce qui peut être compliqué aussi dans ces périodes de deuil c'est quand les enfants n'en parlent pas, difficile de savoir ce qu'ils pensent dans leur petites têtes.
claude f - 07/11/2018 - Répondre
je trouve votre article super bien fait, je suis la grand-mère de 5 petits enfants,
il y en deux que mon fils ainé a emmené à l'enterrement de ma mère ( leur grand-mère ) ils ont très bien compris qu'il ne reverrais plus mais dans un sens c'est normal car il ne l'avais vu que 2 fois et oui maman trop âgée et eux trop loin pour aller la voir, donc bonne réaction
pour le troisième ce fut différant il est venu à l'enterrement de notre oncle lui trop petit pour comprendre, mais il avait tellement joué et fait plein de chose avec ce " tonton " qu'il à demandé à sa mère d'aller au cimetière et cela plusieurs fois, jusqu'au jour notre tante à déménagé loin et elle à fait transférer le corps près de chez elle, ma belle-fille ne l'avait pas dit à mon petit fils par peur de sa réaction et cette réaction est venue tout de suite , pleurs en disant " tu es méchante tu ne me l'a pas dit " et maintenant avec l'âge cela c'est estompé,
qu'en pensez-vous
merci pour ce super sujet je vais le transmettre à mes enfants
bonne soirée
Dominique P - 07/11/2018 - Répondre
Chez nous c'est beaucoup plus simple car nous sommes croyants . Papy et Mamy sont partis au ciel : c'est comme s'ils se retrouvaient sur une autre planète et un jour nous allons partir aussi et nous les reverrons. C'est triste, car la séparation est là mais d'un autre côté il y a l'espoir de se retrouver un jour.....c'est la force de la foi et cela surmonte bien des épreuves.
edith p - 07/11/2018 - Répondre
cet article est tres bien fait. un de mes enfants a ete confronté à la mort tres jeune et elle n a pas posé de questions car elle a vite compris qu elle ne reverrait pas son papy.
Dayana T - 07/11/2018 - Répondre
Nous avons tous déjà posé ce genre de questions quand nous étions petits. C'est une grande aide pour les parents qui ne savent pas comment répondre, super bien rédigé d’ailleurs!
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