
Les écrans, stars du confinement
L’utilisation des écrans par les enfants est un sujet sensible pour nous parents. Nous en avons déjà beaucoup parlé ici ! Nous avons évoqué les recommandations des spécialistes âge par âge, des idées pour aider nos enfants à s’en servir et à s’en passer, des règles à mettre au point en famille…
Pendant le confinement, tout ce que vous aviez peut-être mis en place à la maison a pu être difficile à maintenir. Avec l’enseignement à distance et les ressources pédagogiques à consulter en ligne, le lien à entretenir avec les proches et les longues heures à occuper les enfants quand certains d’entre nous n’avaient d’autres choix pendant le télétravail !
Ne vous reprochez pas d’avoir fait quelques entorses à votre propre règlement… Qui ne l’a pas fait !
Encore une fois, les écrans sont de précieux outils quand on s’en sert à bon escient…
Ok pour assouplir le cadre quand les circonstances ne nous laissent pas le choix, mais gardons le cap !
Petit rappel
Pour ceux qui seraient passé à côté, voici les préconisations du pédopsychiatre Serge Tisseron, spécialiste de la question . La règle des 3-6-9-12 :
3 : Pas d’écran avant 3 ans, ou tout au moins les éviter le plus possible
6 : Pas de console de jeu portable avant 6 ans
9 : Pas d’Internet avant 9 ans, et Internet accompagné jusqu’à l’entrée en collège
12 : Internet seul à partir de 12 ans, avec prudence
Un contrat avec vos enfants
Pour ne pas avoir à consacrer trop de temps chaque jour aux consignes, nous vous recommandons également de mettre au point une charte d’utilisation des écrans, en concertation avec vos enfants.
Définir des plages horaires ou des quotas d’heures à respecter, quotidiennes ou hebdomadaires, et, pour les enfants qui en sont capables, de gérer l’aménagement de ce temps imparti, comme des grands !
Interdisez les écrans pendant les moments de convivialité, le repas en est un par excellence, ou dans les chambres avant le coucher. Il est d’ailleurs recommandé d’éviter tout écran 1h30 avant le coucher et également de retarder au maximum leur utilisation dans la journée : idéalement, pas d’écrans le matin avant l’école, qu’elle se fasse à la maison ou dans leur établissement scolaire.
Vous pouvez aussi, pour gagner du temps, lister les contenus autorisés et préparer une playlist à l’avance sur les plateformes vidéos par exemple, ou configurer les tablettes et ordinateurs auxquels ils ont accès avec uniquement les liens que vous aurez sélectionnés.
Une bonne chose si parfois vous êtes amené.e à mettre « rapidement » les enfants devant les écrans pour avoir le calme lors d’une conversation téléphonique ou une obligation professionnelle. Vous éviterez ainsi de mettre, par défaut, un contenu non maîtrisé.
Des moments de partage
De manière générale, tâchez de transformer les moments d’écrans en moment de partage.
Trouver des activités à pratiquer tous ensemble, des vidéos de fitness pour s’entraîner en famille, des documentaires pour s’instruire mine de rien et parler ensuite de ce qu’on a appris…
Mais aussi disputer une partie de leur jeu vidéo préféré avec eux, rigoler ensemble des gags de leur personnage de dessin-animé favori… Il n’est pas question de les priver de tous ces contenus qu’ils affectionnent tant ! Il faut juste trouver le bon dosage !
En vivant ce temps d’écrans avec eux, vous entretenez le lien en partageant leur univers et leurs références et vous contrôlez la teneur des contenus auxquels ils sont exposés…
Comme le rappelle Serge Tisseron, pédopsychiatre spécialiste de la question évoqué plus haut, il est essentiel de choisir ensemble le programme consulté sur écran et d’échanger ensuite, avec les enfants sur ce qu’ils ont vu, compris, appris, pour dissiper des doutes, enrichir le savoir acquis et nous assurer que le contenu visionné était adéquat et bénéfique. Même s’agissant d’un jeu vidéo ou d’un dessin animé ; il y a des enseignements à tirer de chaque expérience et chaque expérience est l’occasion d’un échange !
Pour ce qui est de l’utilisation des réseaux sociaux et des applications de communication par les plus grands, nous ne pouvons pas jouer les chaperons et nous immiscer dans leur vie privée. Mais nous pouvons et devons, avec eux, configurer les règles de confidentialité, les mettre en garde sur l’utilisation qui pourrait être faite de toutes les informations qu’ils rendent publiques et leur donner notre confiance comme un précieux cadeau à ne pas perdre.
Moins de place pour les écrans
Pour reprendre de meilleures habitudes si les lignes de votre règlement ont un peu bougé ces derniers temps, voici quelques idées à expérimenter chez vous. Vous nous direz si ça a fonctionné :
Une journée bien rythmée
À l’école, au collège, au lycée, nos enfants ont des emplois du temps, connus à l’avance. Pas de question à se poser pour savoir comment occuper leur journée et très peu de temps passé sur les écrans pendant ces heures planifiées. Le cadre aide ! Et les enfants en ont besoin.
Peut-être qu’en définissant un emploi du temps des jours passés à la maison, la veille pour le lendemain, le matin, les enfants auraient moins d’"appréhension de l’ennui » connaissant le déroulé de la journée et chercheraient moins rapidement refuge dans les écrans.
Vous pouvez par exemple, le soir, demander à chaque membre de la famille de décider d’un programme qui lui ferait plaisir, hors écrans : un atelier cuisine, une partie de jeu de société, la fabrication d’un objet, une boum, un apéro dinatoire… À partir des envies de chacun, établissez le planning du lendemain, dans les grandes lignes et insérez-y la ou les plages horaires dédiées aux écrans, à partager tous ensemble de préférence.
Dans ce planning compilant les envies de chacun, les écrans ne figurent ainsi pas comme la seule réjouissance de la journée !
Les écrans descendus de leur piédestal
Pour rappeler aux enfants qu’il y a beaucoup d’autres sources de divertissement que les écrans, hormis cette suggestion de planning qui comble les envies de chacun, vous pouvez tester l’idée qui suit.
Proposez à vos enfants de condenser le quota hebdomadaire d’écrans sur une journée ou un week-end « exceptionnels » ! S’ils ont par exemple le droit à 45 minutes/jour la semaine et 1h le week-end, proposez-leur de se passer d’écrans pendant 5 jours pour pouvoir s’offrir un « marathon » d’un maximum de 6 heures le week-end et évènementialisez le programme par le thème de votre choix : des films de science-fiction, tournoi de jeux vidéo, week-end Disney©️ ou Pixar©️ et un programme gastronomique à la hauteur !
Les 5 jours qui précéderont, l’absence d’écrans faisant partie du contrat qu’ils ont accepté, profitez-en pour les aider à redécouvrir les jeux et activités qu’ils avaient délaissés. Ils réaliseront sans doute que les écrans ont une saveur égale voire inférieure à de vrais moments de jeu et d’activités “dans la vraie vie” et que les écrans ne sont qu’une solution pour échapper à l’ennui ! Avec un planning plein d’idées : moins de place à l’ennui, moins de place aux écrans !
Croisons les doigts pour que ces activités qu’ils auront redécouvertes gagnent une place de choix dans leur emploi du temps la semaine suivante.
Sans doute plus facile à dire qu’à faire ! Il faut essayer !
Vous avez certainement déjà tenté beaucoup de stratégies pour détourner vos enfants de trop d’écrans. Il n’y a pas de solution infaillible pour ça… Tout dépend de leur tempérament et du temps dont nous disposons pour tenir le bras de fer.
C’est pourquoi, toutes les idées sont bonnes à prendre, les vôtres surtout ! Chaque famille à ses problématiques et ses propres réponses qui pourraient en aider d’autres.
Alors dites-nous tout !