
Les clés du succès pour une fratrie sans tension
Les écarts d’âge mettent du peps dans une fratrie mais donnent souvent du fil à retordre aux parents. Jongler entre les besoins et attentes de la petite enfance, de l’enfance et de la pré-adolescence demande souvent beaucoup d’énergie et de patience !
Quand, cerise sur le gâteau, il y a recomposition familiale et qu’il faut subtilement répartir son temps et son amour entre ses propres enfants et ceux du nouveau conjoint, faire tourner la famille devient alors un sport de haute voltige !
Rassurez-vous : avec du temps, un peu de psychologie, et beaucoup d’amour, on arrive (presque) à tout !
1 / Etre à l’écoute
La règle d’or numéro 1 est d’être à l’écoute de nos enfants !
Pour qu’un enfant se sente aimé, considéré et rassuré, il faut avant tout que ses besoins soient entendus !
S’il comprend que vous avez “pris note” de son besoin, il acceptera plus facilement d’attendre qu’on s’occupe de lui.
Quand ils sont plusieurs à vous solliciter, rassurez-les régulièrement en leur rappelant que vous êtes là pour eux mais en précisant que vous devez vous partager.
Astuce : demandez-leur ce qu’ils aimeraient que vous fassiez avec eux, voyez ensuite ce que vous pouvez faire avec le temps qui vous est imparti et proposez leur d’inscrire tout ce que vous n’aurez pas le temps de faire sur un papier et de le mettre dans une boîte que vous ressortirez quand un moment libre se présentera !
2 / Être équitable
“ Pourquoi Rémi il a le droit et pas moi ?!”, “Tu t’occupes toujours d’Adèle !”…
Le sentiment d’injustice rôde ! Ne le laissez pas s’installer !
Soyez clairs avec eux ! À chaque âge ses avantages et ses inconvénients.
N’hésitez pas à dresser la liste de ce qui est permis ou non et à la compléter à chaque nouvelle problématique.
L’injustice est un sentiment très dur pour un enfant. S’il existe une règle et qu’elle est appliquée à tous et respectée par tous, alors il y a justice.
Exemple : à 5 ans on se couche à 20h15, on a le droit à 20 minutes d’écran par jour, on peut se faire aider pour s’habiller et on mange une petite assiette de légumes le soir ; à 8 ans, on se couche à 20h25, on a le droit à 30 minutes d’écrans, on s’habille sans l’aide des parents et on mange une assiette moyenne de légumes le soir (à titre d’exemple).
Si des sentiments d’injustice persistent, faites parler votre enfant et tâchez de l’entendre et de le comprendre. Si par exemple votre aîné souffre du temps que vous consacrez à son tout jeune frère, expliquez lui que vous lui avez apporté autant d’attention quand il était petit et que vous êtes fièr.e de voir comme il a grandi et tout ce qu’il sait faire seul ; n’hésitez pas également à énumérer avec lui les avantages d’être grand : à la fête foraine, par exemple, il peut aller dans des attractions à sensation alors que son petit frère lui n’a pas le droit, il a le droit d’aller dormir chez des copains de temps en temps et peut se coucher plus tard…
Vous pouvez aussi lui suggérer d’apprendre à son petit frère à faire des choses par lui-même, lui qui imite chacun de ses faits et gestes, en lui laissant entendre qu’ainsi, vous serez libéré.e de ces sollicitations là et un peu plus disponible ! Ce qui nous amène au point suivant…
3 / Le rôle d’ainé
Par contraste avec les plus jeunes, il arrive que nous considérions l’aîné, par défaut, comme un « grand » et que, par conséquent, nous lui confions un rôle et des missions « de grand ». Or n’oublions pas qu’il est avant tout un enfant. En aucun cas nous ne devons exiger de lui qu’il « montre l’exemple » (à moins qu’il ne le décide lui-même), ce rôle revient aux parents.
S’il arrive qu’il fasse une bêtise, reproduite par le plus jeune, veillez bien à gronder le premier pour la bêtise et le deuxième pour l’avoir reproduite et évitez les phrases culpabilisantes telles que « et bien voilà, à cause de toi, ton frère fait des bêtises »… Pourquoi ne pas plutôt le valoriser : « Tu vois bien que ton frère t’admire et fait tout comme toi. Plutôt que faire des bêtises, pourquoi ne lui apprendrais-tu pas à dessiner, toi qui fais ça si bien ! »
4 / Partager des moments privilégiés
Et les sorties, on en parle ? Quel casse-tête ! Trouver un film au cinéma qui plaise à des enfants de 5 à 15 ans, une activité qui convienne à tous, une destination qui fasse l’unanimité…
Souvent, il faut qu’il y en ait un qui fasse des concessions.
S’il est possible d’instaurer des tours de rôle : « Aujourd’hui on fait plaisir Chloé et la semaine prochaine ce sera au tour de Nina », nous vous suggérons également d’essayer de passer régulièrement des moments en tête à tête avec chacun de vos enfants.
Nous avions justement abordé le sujet dans un précédent article : https://club.kinder.fr/etre-parents/du-temps-pour-chaque-enfant-21.
Conseil qui s’applique d’autant plus dans le cas des familles recomposées pour les enfants en « interim », qui ne sont à la maison que la moitié du temps et pourraient jalouser les petits frères et sœurs nés de la seconde union, à temps plein avec le parent.
Vous ne pourrez pas rattraper le temps que vous ne leur consacrez pas quand ils sont chez l’autre parent, en revanche, vous pourrez compenser par la qualité des moments partagés ! ... Et l’exclusivité !
Vous l’aurez compris, pour qu’une fratrie fonctionne sans anicroche, tout est question de justice et d’équité ! Armez-vous de patience et de bon sens et vous récolterez surement ce que vous avez semé… Plus on est de « fous », plus on « s’aime » !