
Docteur, comment on fait une famille épanouie ?
Pour vivre une vie de famille épanouie, certains ont inventé leur propre recette, d’autres la cherchent toujours, d’autres encore revoient les dosages pour optimiser le résultat… Nous avons décidé ici de vous livrer la recette d’Agnès Pargade, pédopsychiatre avec qui nous avons eu le plaisir de travailler en début d’année. Lors de notre rencontre avec le docteur, nous avons noté que son expérience, son analyse et les résultats du 3ème baromètre Kinder de la relation Parents Enfants convergeaient vers un constat : les parents d’aujourd’hui mettent la barre trop haut et se laissent déborder par leurs propres exigences. Etre parent s’apparente pour beaucoup à une épreuve olympique qui permet certes aux enfants d’être comblés d’attentions et d’amour, mais accompagnés bien souvent de parents épuisés et souvent irritables.
Et alors, cette recette ?
Vous n’auriez peut-être jamais imaginé servir à vos enfants une mixture avec beaucoup plus de « vous » et moins d’« eux » et pourtant, ce menu pourrait bien faire l’unanimité ! En voilà le secret :
Rééquilibrer la vie de famille
Le secret d’Agnès Pargade, c’est d’appliquer la règle des 3 tiers : un tiers de temps pour soi, un tiers pour le couple et un tiers pour les enfants. Selon le docteur, il est essentiel de ne pas laisser notre vie de famille prendre le pas sur notre vie personnelle et de réussir à répartir notre temps libre équitablement. Il faut très vite, après la naissance, essayer de reprendre des habitudes d’« avant », s’aménager un peu de temps sans culpabiliser pour progressivement réussir à parvenir à ce dosage.
Bonne nouvelle pour les parents en solo, ce sont deux tiers qui vous reviennent !
Facile à dire, pensez-vous surement…
Vous qui consacrez tellement d’énergie à tout faire pour vos enfants, essayez donc d’employer cette même énergie à prendre ce virage !
Le docteur citait l’exemple d’une maman qui avait décidé d’aménager son temps pour pouvoir s’occuper de ses enfants le mercredi, et chaque mercredi se terminait par des scènes de chaos : enfants excités, maman épuisée, chamailleries et, cerise sur le gâteau, grosse culpabilité de la part de la maman au coucher. Un échec. Selon le docteur, pour cette maman, la question de reprendre le travail le mercredi et de faire garder ses enfants se pose réellement : ne vaut-il pas mieux passer deux heures le soir avec une maman détendue plutôt qu’une journée entière avec une maman « irritable » ?
Essayons donc de voir comment peut s’appliquer cette règle jour après jour.
Au quotidien
Tout comme il est souvent conseillé aux jeunes parents de se reposer en même temps que leur bébé, nous vous conseillons de profiter des phases de jeu ou temps calmes de vos enfants pour vous distraire vous aussi, ou penser un peu à vous. On a souvent tendance à profiter que nos enfants soient occupés pour s’adonner à des tâches ménagères ! Erreur.
Pendant qu’ils dessinent, prenons un livre ; pendant que nous les surveillons dans le bain, profitons-en nous aussi pour nous pomponner, par exemple.
Puis ensuite, ensemble, mettons la table, trions le linge…
Quant au couple, si vous réussissez à mettre en place un système pour que chacun votre tour vous puissiez vous offrir un petit moment en solo, le moment partagé ensuite sera d’autant plus agréable que vous aurez eu le temps de vous détendre ! Nous sommes conscients qu’il y a toujours à faire dans une maison, mais tâchez de « buller » quand l’autre est aux commandes et essayez de ne pas intervenir si vous constatez que les choses ne sont pas faites à votre façon ! Relax, vous êtes de repos !
Si vous ne l’avez pas déjà fait, nous vous conseillons la lecture de cet article qui vous donnera quelques billes pour mettre en place un système efficace avec votre conjoint.
À l’année
Cette règle des trois tiers est bien entendu à adapter à la réalité de votre famille ! Il ne s’agit pas de mettre en place un planning découpé en trois parts égales mais de garder toujours en tête cet équilibre pour se sentir libre de s’offrir un week-end en amoureux, sans culpabiliser, de prévoir pourquoi pas une semaine de vacances sans enfants, de s’inscrire à un cours d’anglais le soir, de reprendre la guitare ou d’aller manger chez un.e amie.e… Bien sûr, tout cela demande de l’organisation et souvent des moyens quand on ne peut pas compter sur une famille proche pour prendre le relais avec les enfants. Mais soyons réalistes, ce n’est généralement pas l’organisation qui nous empêche de prendre du temps pour nous, mais bien une façon de penser, un schéma culturel dont nous avons du mal à nous extirper !
Le docteur Agnès Pargade l’assure : nos enfants ne nous en tiendront pas rigueur et nos relations familiales n’en seront que meilleures !
Alors qu’en dites-vous ? Prêts à sortir de ce schéma imposé ? Prêts à vous retrouver ? Prêts à être encore plus heureux ?