
Communiquons avec style !
Les figures de style ne sont pas l’apanage des académiciens et profs de lettres.
Nous les utilisons tous, chaque jour, sciemment et parfois sans même nous en rendre compte.
On les emploie pour faire de l’esprit, pour faire rire ou faire mouche.
Agrémenter son langage de figures de style (ou figure de rhétorique), ce n’est rien d’autre que jouer avec les mots.
Alors jouons donc !
Pour le plaisir, en voici quelques-unes décryptées (les plus utiles/courantes) et des petits jeux pour apprendre à les manier en s’amusant.
L’apocope : c’est la suppression de la syllabe finale d’un mot. On l’utilise souvent dans le langage oral pour créer un peu de connivence avec notre interlocuteur.
« Allez, tout le monde en pyj’ ! »
« Encore une part de pizz’ ? »
« Le petit déj’ est prêt »
« On se voit à la récré ? »
Nos enfants ont parfois tendance à abuser de l’apocope, ce qui rend parfois les échanges compliqués… Alors que c’est fac’ pourtant !
Jouez : parlez en abusant d’apocopes et tâchez de vous comprendre les uns les autres.
La métonymie : c’est le fait de remplacer un terme par un autre qui entretient avec lui un rapport logique. On peut par exemple substituer le contenu au contenant, le symbole à la chose, l’objet à l’utilisateur, l’auteur et l’œuvre ou l’effet à la cause.
« Termine ton assiette ! ».
Il n’est pas question de manger l’assiette mais son contenu évidemment.
« Le hautbois est très doué. »
On parle ici bien entendu du joueur.
« Magnifique ce Picasso. »
Même si le peintre avait son charme, c’est son œuvre qu’on évoque.
Jouez : amusez-vous à identifier chez chaque membre de la famille un fait d’arme, une œuvre que vous désignerez désormais par le prénom de l’auteur.
Un service impeccable au tennis pourrait désormais s’appeler un Rémi, un mot d’esprit qui prive de répartie, une Méline ou encore, avec un soupçon de dérision, un pull enfilé deux fois à l’envers deviendrait un Noah etc…
Le pléonasme : c’est le fait d’associer des termes qui ont la même signification. Une répétition, parfois involontaire. On l’utilise souvent pour insister sur une idée.
« Silence ! Et pas un mot ! »
Pas un silence bruyant, vous êtes sûrs ?
« Descends en bas, j’ai un truc à te montrer. »
S’il décide finalement de descendre en haut, vous pouvez toujours l’attendre !
Jouez : l’un d’entre vous a été pris en flagrant délit de pléonasme ?
Il est bon pour un gage : faites-lui prononcer un virelangue bien corsé.
Par exemple : seize chaises sèchent.
Petit mais costaud.
La périphrase : c’est l’art de remplacer un mot par une expression qui l’explique ou le caractérise. Un peu comme le font les indiens (d’Amérique) quand ils baptisent l’un d’entre eux.
Cette fois-ci, on vous laisse trouver tous seuls. À quoi/qui font référence les expressions suivantes ?
1 - Le grand bleu
2 - Le roi des animaux
3 - Vous savez-qui
4 - La ville lumière
Réponse
1 - l’océan
2 - le lion
3 - celuidontonnedoitpasprononcerlenom, l’ennemi juré d’Harry Potter : V - - - - - - - -
4 - Paris
Jouez : amusez-vous à vous rebaptiser en vous inspirant de la périphrase.
L’euphémisme : c’est le fait d’atténuer ses propos pour les adoucir et éviter de faire de la peine, de vexer.
« Vos enfants sont très vivants ! »
Pour ne pas dire surexcités…
« Mettez le turbo, on n’est pas en avance. »
On est terriblement en retard, oui !
Jouez : être agacé par son entourage, ça arrive. Pour ne pas perdre notre latin et faire descendre la pression dans ces moments-là, ayons recours à l’euphémisme :
« C’est un rien dérangeant de t’entendre geindre depuis ce matin. »
« C’est étonnant tout ce bruit que tu arrives à produire à toi tout seul. »
Initiez-y vos enfants : eux aussi ont parfois des messages à nous faire passer.
La métaphore : elle désigne une chose par une autre qui lui ressemble ou partage avec elle une qualité essentielle. Elle sert souvent à imager des propos, enrichir un texte, semer de la poésie…
« La montagne a revêtu son manteau blanc. »
Vous l’aurez compris, le manteau blanc désigne ici la neige.
« Mon petit trésor. »
Quand vous l‘appelez ainsi, votre enfant sait bien qu’il s’agit de lui et non d’un coffre rempli d’or.
Jouez : à table, amusez-vous à désigner les éléments et objets qui vous entourent par des métaphores…
Le premier qui a compris de quoi il s’agit a gagné.
Exemple :
« Passe-moi la lie des mers stp.* »
« Tu me servirais quelques larmes du ciel stp ?** »
le sel - ** l’eau
Ça vous rappelle quelques souvenirs, n’est-ce pas ? Plutôt bons nous l’espérons.
N’hésitez pas à lire cet article en famille et à réfléchir ensemble aux petits jeux que nous vous proposons. Et régalez-vous plus tard à écouter vos enfants épater la galerie avec quelques réparties bien senties.
Vous avez joué le jeu ? Vous devez avoir entendu quelques pépites ! Partagez-les avec nous !